Comment concilier vie professionnelle et vie privée ? Les femmes actives sont nombreuses à se poser la question. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, il convient de mettre en lumière les dispositifs mis en place pour soutenir les femmes actives malgré les inégalités de genre flagrantes.
Selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) pour l’année 2020, le taux d’activité des femmes en France était de 67,6 % contre 74,5 % chez les hommes. Cela signifie que près de 7 femmes sur 10 en âge de travailler (15-64 ans) ont un emploi ou cherchent activement un emploi.L’égalité homme/femme est un enjeu majeur pour les entreprises qui veulent rester compétitives. La diversité et l’inclusion sur le lieu de travail sont essentielles pour stimuler l’innovation, améliorer la prise de décision et renforcer la performance globale des entreprises. Les femmes représentent une part importante de la société et leur talent doit être exploité de manière équitable pour maximiser leur potentiel.
Néanmoins, les inégalités entre hommes et femmes persistent sur le lieu de travail. C’est pourquoi les entreprises doivent s’engager activement dans la promotion de l’égalité des sexes en mettant en place des politiques et des programmes concrets visant à éliminer les discriminations et à favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Les femmes sont souvent confrontées à des obstacles qui les empêchent d’atteindre leur plein potentiel, par exemple l’écart salarial entre les sexes, la sous-représentation des femmes dans les postes de direction et les stéréotypes de genre.
Working mums : l’impossible équation ?
Saviez-vous que le taux d’emploi des mères diminue considérablement avec le nombre d’enfants mineurs à charge ? Alors que 73 % des femmes en couple avec un seul enfant de moins de 3 ans travaillent, ce chiffre tombe à seulement 41 % pour les mères de famille nombreuse.
Être parent a de fortes conséquences sur la situation professionnelle des femmes, en particulier lorsque les enfants sont jeunes. 55 % des salariées déclarent que cela a un impact sur leur travail, contre seulement 27 % des hommes dans la même situation. (sources INSEE)
De plus, le taux d’emploi des mères de famille monoparentale est également plus faible que celui des mères en couple. Alors que 73 % des mères en couple avec un enfant de moins de 3 ans sont en emploi, ce chiffre tombe à seulement 50 % pour les mères de famille monoparentale dans la même situation. Les femmes sont encore confrontées à de nombreux défis pour concilier leurs deux vies.
“Rester dans l’emploi. C’est devenu la norme sociale pour les femmes de nos jours. Elles sont autonomes et reconnues sur le marché du travail. Quelques décennies avant, “les femmes étaient plutôt au côté de leurs conjoints dans les professions indépendantes, invisibilisées, peu reconnues et non rémunérées”, affirme Marie Buscatto, professeure de sociologie du genre, du travail et des arts à la Sorbonne.
Le plafond de verre et la volonté de fonder une famille qui ralentissent, voire empêchent les femmes d’atteindre des postes à hautes responsabilités. Face à ces inégalités, le gouvernement et les entreprises ont mené des initiatives pour instaurer plus de parités.
Les dispositifs en faveur des femmes
“La société française a beaucoup développé les modes de garde, ce qui a permis aux femmes de rester en activité”, explique Marie Buscatto. En France, selon le baromètre économique de la petite enfance de novembre 2019, il manquait encore 230 000 places de crèches en plus des 450 000 disponibles pour satisfaire les besoins des 2,2 millions d’enfants de moins de 3 ans. À peine 50 % des demandes de places de crèches sont satisfaites, ce qui pose un véritable problème pour les parents qui cherchent à concilier vie professionnelle et vie personnelle.
Les différents modes de garde ont permis aux femmes de rester en activité. En 2020, le taux d’activité des femmes avec au moins un enfant de moins de 3 ans était de 66,2 %, contre 87,6 % pour les hommes dans la même situation. Cependant, l’accès à ces modes de garde reste inégal selon les régions et les milieux sociaux, et de nombreux parents, en particulier les femmes, sont confrontés à des coûts élevés qui peuvent limiter leur capacité à travailler.
A La Maison Bleue nous accompagnons les entreprises dans le soutien à la parentalité de leur collaborateur. Les avantages sont multiples : le retour au travail est facilité pour les femmes, la charge mentale est réduite, les entreprises peuvent fidéliser leurs équipes et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est meilleur.
La « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel » – visant à noter les entreprises – a été mise en place le 5 septembre 2018 dans l’objectif de réduire les inégalités salariales en entreprise. Celles-ci doivent avoir un minimum de 75 points sur 100 pour réguler l’écart des salaires entre les hommes et les femmes. S’il n’y a pas d’atténuation des écarts sous trois ans, les entreprises sont sanctionnées.
La Maison Bleue montre la voie à suivre pour les autres entreprises en matière de parité en entreprise, en mettant en place des actions concrètes pour favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, lutter contre les stéréotypes de genre et promouvoir la mixité. Cette démarche a été récompensée par une note de 86/100 points en 2021 pour deux de ses entités auditées, en reconnaissance de ses efforts en matière de parité en entreprise.
Quid des grilles de salaires ?
En matière de parité en entreprise, la question des grilles de salaires est cruciale pour garantir l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. Certaines entreprises ont pris des mesures pour réduire les écarts salariaux, à l’instar d’Harmonie Mutuelle qui a dépensé 250 000 euros entre 2015 et 2020 pour diminuer les inégalités salariales. Toutefois, ces mesures ne sont pas encore suffisantes pour garantir une véritable parité salariale.
Autre exemple, Orange s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de parité, avec un objectif de 35 % de femmes dans les postes de direction et un objectif de 50 % de femmes dans les promotions internes. L’entreprise a aussi mis en place des mesures pour favoriser l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, en offrant des services de garde d’enfants et en permettant le travail à distance.
Enfin, « La diversité est au cœur de notre culture d’entreprise depuis sa création », déclarait Majda Vincent, la DRH de Sodexo France lors d’un entretien avec le journal Le Parisien. Elle ajoutait que leur conseil d’administration est « l’un des plus féminisés du pays, avec 60 % de femmes », et que l’entreprise vise à atteindre 40 % de femmes parmi les cadres dirigeants d’ici 2025, ainsi que « 40 à 60 % à tous les niveaux de l’entreprise ». Majda Vincent souligne aussi que Sodexo France travaille activement sur la parité en ouvrant ses offres d’emploi à tous les candidats, sans distinction de genre. Elle estime que la mixité est un facteur clé de performance, d’engagement des salariés et de fidélisation des clients au sein de l’entreprise.
En cette Journée internationale des droits des femmes, il est important de mettre en lumière les dispositifs mis en place pour soutenir les femmes actives malgré les inégalités de genre flagrantes. Les entreprises ont un rôle crucial à jouer pour instaurer l’égalité homme/femme en mettant en place des politiques concrètes visant à éliminer les discriminations et à favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Des actions positives sont déjà mises en place par des certaines entreprises telles que Sodexo France, Orange, et La Maison Bleue, qui ont toutes pris des mesures pour promouvoir l’égalité de genre et favoriser la parité en entreprise. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir une véritable parité salariale et permettre aux femmes de réaliser leur potentiel.